Communiqués de presseTPR 2022

La Tahiti Pearl Regatta s’est achevée samedi soir après deux ultimes manches dans le lagon de Taha’a. Vent et soleil étaient au rendez-vous pour clore cette 18e édition en beauté, marquée par la visite très sportive du ministre Naea Bennett. Malgré des matchs très disputés et quelques jolies percées, les concurrents inscrits en racing n’ont pas réussi à déloger les bateaux ancrés en tête du classement général depuis le début de la compétition.

Le ministre se jette à l’eau

Pour sa journée de clôture, la Tahiti Pearl Regatta a eu l’honneur de recevoir la visite du ministre en charge des Sports, Naea Bennett. Et l’ancien capitaine des Tiki Toa ne s’est pas contenté d’observer le ballet des voiliers depuis le bord : invité par l’équipe d’Imagine Promotion à régater avec elle pour la première étape du jour, le ministre s’est littéralement jeté à l’eau pour pouvoir embarquer sur le Diam 24 avant le départ. 

Le match sur cette étape s’est révélé musclé, particulièrement pour les Voiles légères, malmenées par les clapots d’un lagon très agité. Le Nacra 20 Jamis Bikes a d’ailleurs été contraint de renoncer à l’épreuve, après un dessalage fatal pour sa dérive. La houle n’a toutefois pas eu raison des jeunes du Yacht Club de Tahiti et de l’école de voile d’Arue, qui expérimentaient pour la plupart leur première grande régate. En temps réel, Benjamin Prioux et Raphael Poirrier, sur O’sea Sailing Team, réussissent la performance de finir deux secondes devant le Diam Imagine Promotion et son équipier de marque. En temps compensé, ce sont les benjamins de la compétition, Elohim Bouregba-Vitrac et Ariitea Andreani, qui terminent avec brio en tête sur leur Hobie Dragoon Pokessi Killer.

En monocoque Division 1, Horo Horo (Gaël Lamisse) et Tei Tei (Bertrand Moisset) reviennent en force devant EFTM (Benoît Parnaudeau). En Division 2, Diabolic (Hervé Bride) reste indétrônable, suivi par Windfall (Roland Marti) et Raiatea Yacht Broker (Eric Panissard).

Un sans faute pour Diabolic et Viper Va’a

Une fois la banane consommée, le comité de course a pu donner le départ de la dernière épreuve, souvent considérée comme la plus belle étape de la TPR : le tour de Taha’a par le lagon. Thierry Hars, engagé avec son équipe en catégorie Cruising a proposé au ministre d’embarquer sur son catamaran Nemara-Team 66. Un nouveau défi relevé semble-t’il avec brio : le voilier termine premier au classement, laissant dans son sillage le magnifique Oyster Seabird, skippé par l’Anglais Mickael Huchinson, et Mama Rau (Alain Plantier).

En division 1, EFTM se venge de sa défaite du matin, en se classant devant Tei Tei et Horo Horo. En division 2, Diabolic reste indétrônable, suivi par le Loup (Josselin Dautel) et Windfall. C’est un sans faute pour l’équipage de Tahiti, qui termine premier sur chacune des 6 courses. Même prouesse du côté des pirogues à voiles : le podium est resté identique sur les 3 manches que devaient relever les rameurs : Viper Va’a (Alex Pelou), Schweppes Va’a Ta’ie (Teiva Véronique) et Team Tane Socredo (Jean Teipi-Roka). Jolie performance également pour la Team Vahine Socredo, barrée par Valérie L’Hostis, qui termine presque 3 minutes devant Tere Ma’ue (Fabien Breuilh). En Voiles légères, O’sea Mahana Nacra 15 (Ewen Triponel) confirme sa suprématie sur le plan d’eau, suivi de Imagine Promotion (Didier Arnould) et O’Sea sailing Team (Benjamin Prioux).

Une soirée festive sous les étoiles était organisée samedi soir au motu Mahaea à Taha’a pour célébrer la fin de cette 18e édition et couronner les vainqueurs de chaque catégorie.  Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour la 19e, du 17 au 20 mai 2023.

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Interview : Naea Bennett, ministre en charge des Sport

Tu as régaté ce matin sur le Diam24 Imagine Promotion de Didier Arnould, est-ce que tu peux nous raconter comment s’est déroulée la course ?

Comme ils disent : « C’était très rock’n’roll ! ». Je découvrais ce monde de la voile, c’est impressionnant. J’ai voulu participer pour voir ce que ça fait d’être à bord, comprendre comment ça se passe, la relation qui lie l’équipe. C’est un sport assez technique et tactique. C’était une expérience vraiment intéressante, je suis content d’y avoir participé.

Qu’est-ce que tu as appris à bord de ce Diam24 ?

D’abord, j’ai dû apprendre comment ne pas tomber ! Lorsque le bateau va vraiment vite, tu cherches une corde à laquelle t’accrocher, mais là on te dit « non, ne touche pas ça ! » (rires). Il faut trouver sa place, c’est loin d’être évident. Heureusement, j’étais avec des professionnels, qui expliquent bien, donc tout s’est vraiment bien passé.

Pour la deuxième étape, tu as régaté sur le catamaran Team 66-Nemera, c’était une expérience différente ?

Oui, c’était bien parce que j’ai pu voir deux différentes façons de naviguer, la première un peu plus courte mais très vive et rapide, la seconde plus tactique. J’ai constaté que la cohésion d’équipe est très importante. Il y a eu des moments où nous nous comprenions moins bien, tout de suite le bateau ralentissait, ça ne pardonne pas. J’ai vraiment pu mesurer l’importance à bord de bien communiquer et d’avoir un fort esprit d’équipe. Dans ce sport, on peut avoir l’impression que c’est le skipper, le peperu, qui navigue, mais chacun est capital à son poste. En régate, un équipage c’est une véritable équipe sportive.

Vous arrivez premier sur la ligne d’arrivée, c’est la cerise sur le gâteau ?

Forcément, c’est parfait, je suis un compétiteur, j’aime bien gagner, mais mon plus grand plaisir reste d’avoir découvert la discipline.

Est-ce que tu peux nous donner tes impressions après cette première expérience de la TPR ?

C’est un événement magique. Les sensations priment : tous ces bateaux avec toutes ces couleurs, la vitesse… On est dans notre élément, vraiment : la mer, le vent, le soleil. J’ai discuté avec des internationaux, ils m’ont expliqué qu’ils ont vu des régates un peu partout dans le monde, mais que cette course a vraiment quelque chose de spéciale. Pour eux c’est la meilleure. Je veux bien les croire, parce que j’ai beaucoup voyagé également, chez nous on est vraiment bien, les paysages sont uniques. Je pense que c’est une course à faire au moins une fois dans sa vie.

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Naea Bennett, à bord du Diam 24 Imagine Promotion.
Le ministre en charge des Sports, Naea Bennett, à bord du catamaran Team 66-Nemera.


Interview : Ewen Triponel et Amandine Jacobe, O’Sea Mahana Nacra 15

Vous vous êtes illustrés sur le plan d’eau pendant ces trois jours. Est ce que vous avez l’habitude de régater ensemble ? 

Ewen : Pas du tout, c’est tout récent ! Mais c’est assez instinctif. On avait déjà deux rôles différents sur nos anciens bateaux. On garde nos postes habituels, donc on a trouvé nos marques facilement.

Amandine : Ewel est à la barre, moi je suis à la GV (Grand voile, ndlr) et au spi. On s’entend très très bien, on se comprend vite, donc sur l’eau tout file !

La course doit être éprouvante, parfois, en Nacra…

Ewen : oui, c’est difficile ! Certaines courses sont vraiment longues.

Amandine : L’étape la plus dure pour moi, c’était la deuxième, la East Coast, je l’ai trouvé super longue, on avait peu de vent et il faisait chaud.

Et votre étape préférée ?

Ewen et Amandine : la toute première banane, dans le grand banc. On est habitué à ce type de parcours, donc on était plus à l’aise. On connait les manoeuvres par coeur, on sait quoi faire, à quel moment.

Est-ce que vous allez encore régater ensemble pour d’autres compétitions ?

Amandine : On va faire les championnats de Polynésie, qui servent de qualifications pour les championnats de France qui auront lieu en août.

L’équipage d’O’Sea Mahana Nacra 15 termine en tête des multi Voiles légères.


Interview : Mérouane Delaporte et Amélie Grandon, Nacra 20 Jamis Bikes

Vos impressions à chaud, après cette 18e édition ?

Mérouane : Franchement, c’était trop bien. On tient à remercier l’organisation d’avoir conservé le format instauré l’année dernière, centré autour de Raiatea et Taha’a, avec des parcours adaptés aux voiles légères. On a un plan d’eau exceptionnel ici, avec souvent de bonnes conditions de vent, et les parcours sont tous variés. La banane dans la baie de Haamene, par exemple, est super tonique. Il n’y a pas beaucoup d’eau, hier il y avait du vent, plein de risées…On a fait le plein de sensations.

Amélie : Au niveau technique, ça offre des parcours hyper intéressants : les passages de passe, les reliefs qui changent… C’est moins monotone que les grandes traversées, où on voyait pas grand monde finalement, là les flottes restent serrées, il y a plus de jeu, c’est vraiment fun.

Vous avez rencontré pas mal d’avaries tout au long de la course…

Mérouane : En fait, ça a même commencé la veille du départ. En manipulant le bateau pour le sortir de l’eau, on a fait une petite erreur de manipulation : une risée est entrée dans la grand voile et le bateau a glissé de la remorque, qui s’est encastrée dans la coque. Heureusement, des professionnels de Raiatea ont pu venir réparer dès le lendemain matin. Ils ont fait un boulot exceptionnel, en 5 heures, ils nous ont tout réparé. On tient vraiment à les remercier. Et puis après, on a eu aussi eu une petite chute de l’équipier au trapèze, ça a fissuré la barre de liaison et on a dû rentrer. Pareil, on a pu compter sur une équipe de Raiatea, qui nous a permis de prendre le départ ce matin. Et enfin sur la banane, je sais pas si on peut parler d’une avarie, plutôt d’un clapotage ! Il y avait pas mal de bouillon dans le lagon, à un moment on allait amorcer un empannage, et je sais pas trop ce qui s’est passé, si c’était une vague ou autre, mais on est parti au tas. C’était assez impressionnant parce que c’est la première fois que le bateau se mettait à 180°, complètement sous l’eau.


Vous vous êtes fait peur, un peu ?

Mérouane : On a surtout eu peur de devoir s’arrêter là ! Ça m’est déjà arrivé sur d’autres bateaux, donc j’avais l’espoir qu’on le remette à l’endroit, mais il n’y avait pas beaucoup d’eau, on était juste à côté du grand banc central, où il y a pas mal de pièges, donc j’ai quand même eu peur de perdre le bateau. On est content parce qu’on a su garder notre sang froid, on s’est briefé, on s’est encouragé et on a réussi à le remettre à l’endroit. On a quand même perdu une dérive dans la bataille. On connaissait pas bien le bateau, ça fait peu de temps que je l’ai, donc c’est normal, mais l’année prochaine on reviendra avec plus d’entraînement et encore plus de motivation !

Malgré plusieurs avaries, l’équipage de Jamis Bikes s’est fait plaisir.


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