Communiqués de presseTPR 2022

Les conditions météo continuent à sourire aux concurrents de la Tahiti Pearl Regatta, qui se sont disputés la victoire ce vendredi lors de deux nouvelles étapes. Profitant d’un vent encore plus soutenu que la veille, EFTM (Division 1), Diabolic (Division 2), O’Sea Mahana Nacra 15 (Voiles légères), Viper Va’a (Pirogues à voiles) et Nikaia (Cruising) ont tous accentué leur avance au classement général provisoire dans leurs groupes respectifs.

La deuxième journée de la Tahiti Pearl Regatta a débuté par un parcours banane dans la baie de Haamene, à Taha’a, sous un vent d’environ 15 nœuds. Seuls les bateaux en racing étaient attendus sur la ligne de départ de cette étape au tracé ciselé, naturellement délimité par les montagnes de la baie. Le déroulé peut sembler simple sur le papier : prendre un bon départ, remonter au près jusqu’à la première bouée installée à la sortie de la baie, tirer un bord de travers pour contourner la bouée de dog leg, puis repartir sous spi et vent arrière jusqu’à une bouée sous le vent en fond de baie. Un deuxième tour vers les bouées de départ, un retour vent arrière et oti roa (terminé en tahitien).

Mais l’exercice est plus compliqué qu’il n’y paraît : les manœuvres sont nerveuses, la flotte très resserrée et le vent peut réserver des surprises. Le génois du voilier Scan, skippé par François-Xavier Raby, en a fait les frais. L’équipage a été contraint d’abandonner définitivement la course. Une approche musclée de la bouée sous le vent par Préparation H a aussi donné des sueurs froides à Horo Horo, Tei Tei et Hoe Hoe. “Ils ont du voir notre spi de très très près, mais c’est passé crème” rassure Gaël Lamisse, skipper de Horo Horo, après la course. Plus de peur que de mal donc pour les trois speedfeets, qui s’en sortent sans dommage. Mieux, ils terminent en tête de la division 1, devant EFTM, qui régnait jusqu’alors sur la première marche dans toutes les manches. En division 2, Diabolic enchaîne sa troisième victoire consécutive, tout comme O’Sea Mahana Nacra 15 en multi Voiles légères. 

Pour la seconde course de la journée, un circuit “papillon” inédit par quatre passes, les équipages inscrits en Cruising et en pirogues à voiles sont venues grossir les rangs. Tous se sont élancés depuis la baie de Haamene, en direction de la passe de Tiva, à l’ouest de Taha’a. Arrivé à la passe, la majorité des bateaux s’est offert un passage au large et de belles sensations dans une houle bien formée de plus de 2,5m, longeant le reef vers la passe Rautoanui, avant de mettre le cap vers Uturoa et la passe Teavapiti.

Un circuit alternatif, exclusivement dans le lagon, avait été prévu par le comité de course pour les Voiles légères, pour des raisons de sécurité. Une précaution qui n’a pas éviter quelques avaries, notamment pour les Vahine du RYC, qui ont chaviré avec leur Hobie Cat et pour le Nacra 20 Jamis Bikes, qui a cassé sa barre de liaison. L’équipe d’Imagine Promotion, elle, a su tirer parti des vents favorables du début d’après-midi pour expédier l’étape jusqu’à la passe Toahotu en à peine 2h16. Si la prouesse est réelle, elle ne lui permet pas de terminer en tête des Voiles légères. Les jeunes d’O’Sea Mahana Nacra 15, impressionnants de volonté et de ténacité, leur volent la vedette en temps compensé. C’est un sans faute pour cet équipage mixte des Yacht Club de Raiatea et Arue.

Une heure plus tard, le comité de course a enregistré l’arrivée des premiers monocoques partis à l’extérieur du lagon. Premier sur la ligne : Nemara-Team 66 (Cruising), suivi une bonne demi-heure plus tard par le Oyster Sea-bird, au coude à coude avec Alain Plantier et son Mama Ruau, puis les premiers monocoques des divisions 1 et 2.

Les pirogues à voiles, elles, ne craignent pas la houle, bien au contraire : engagées sur le circuit papillon à l’instar des plus gros bateaux, elles ont mis à profit le deuxième passage au large, de la passe de Teavapiti à celle de Toahotu, pour surfer dans les vagues et économiser les rameurs. Au bout de 30NM (environ 55km) et 4h d’efforts, c’est la team Viper Va’a d’Alex Pelou qui inscrit son nom en haut de la feuille des temps, au coude à coude avec la Schweppes Va’a Ta’ie de Teiva Véronique. “Le match des pirogues à voiles était vraiment impressionnant, arriver à quelques minutes les uns des autres après 30NM, c’est une sacrée performance” assure Aurélien Le Métayer. “Dans l’ensemble, c’était une très belle journée, avec une banane vraiment tonique suivie d’une course qui réclamait une sacrée endurance. On peut féliciter les jeunes, comme Pokesi Killer qui vit sa première grande régate, qui ont tenu bon malgré la distance.”
A ce stade de la compétition, EFTM (Division 1), Diabolic (Division 2), O’Sea Mahana Nacra 15 (Voiles légères), Viper Va’a (Pirogues à voiles) et Nikaia (Cruising) trustent le haut du classement général provisoire. Après une soirée de relâche sur le motu Mahaea, avec dance floor et DJ, il ne restera que deux étapes aux autres concurrents pour tenter de renverser le classement et décrocher les trophées !

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Interview du jour : Stéphane Haismann, Exocet

Question : Tu participes à ta première Tahiti Pearl Regatta sur un Catamaran Outremer 40. Parles-nous de ton bateau…

Je suis arrivée en Polynésie il y a deux ans, sur un monocoque. En février, j’ai acheté cet Outremer 40, mon premier catamaran. Je voulais un catamaran qui soit capable de remonter au vent, quelque chose de performant, de simple, taillé pour la course, peu importe le confort un peu spartiate. Les anciens propriétaires de ce bateau l’ont équipé pour les régates, avec des voiles carbone, un gennaker qui permet de remonter au vent jusqu’à 60°. Il est quasiment tout en manilles textile et surtout il est léger, à peine 3,7 tonnes avec les pleins. D’ailleurs l’ancien propriétaire voulait faire la TPR en arrivant des Antilles, mais il n’en a jamais eu l’occasion. 

Et ton équipage alors ?

On est 5 à bord. L’équipe est constituée essentiellement de moniteurs de clubs de voile, des gens que j’ai connus à droite à gauche. On a d’abord Jérôme, qui est moniteur laser à Taravao, Francis, un jeune de 25 ans très performant qui fait la Saga, Yannick, qui est convoyeur de bateau et qui est arrivé la semaine dernière de Nouvelle-Zélande et Isabelle, qui est moniteur de pirogues à voiles à Moorea.  

Comment t’es venue l’envie de participer à la TPR ?

Je suis un passionné de voile, j’ai travaillé dans le nautisme en tant qu’enseignant de maintenance. Quand je suis arrivé en Polynésie, j’ai cherché les manifestations qu’il y avait ici autour de la voile, et tout de suite, c’est la Tahiti Pearl Regatta qui est ressortie partout. Quand j’ai vu ça, je me suis dit : “faut que je la fasse”. 

Quelles sont tes impressions après votre première journée de course hier ?

On s’éclate bien, même si l’équipe est un peu atypique, parce qu’on se connaît peu finalement. On a dû apprendre à travailler ensemble en course, on a eu quelques loupés, qui pénalisent tout de suite nos performances. Lors de la course 2, on était devant les autres catamarans de notre catégorie jusqu’à la passe, où une petite incompréhension dans l’équipe nous a été fatale. On a dû faire trois bords de près quasiment à l’arrêt pour sortir de la passe, et le deuxième en a profité. Il nous a mis un vent et on ne l’a jamais remonté (rires).

Tu avais déjà fait des régates comme celle-ci avant ?

Seulement des régates de club locales, mais jamais une grande régate comme ça. C’est une super expérience, mon seul regret c’est qu’il n’y ai pas plus de multicoques habitables avec rating engagés pour cette édition. On n’est pas assez nombreux pour ouvrir une classe, donc on concourt en Cruising (course où le premier arrivé en temps réel gagne, sans considération de jauge, ndlr). La procédure pour obtenir un rating n’est pas très compliqué, j’encourage les autres multicoques à le faire pour permettre l’ouverture de cette classe pour la prochaine édition. 

Vous vous êtes entraînés sur le parcours avant la course ?

On s’est réuni dimanche soir, tout le monde à dormi sur le bateau et on s’est entraîné lundi et mardi. On a notamment testé le parcours de la banane et le tour de Taha’a. Pour les autres parcours, on apprend sur le tas !

L’Exocet de Stéphane Haismann, un Outremer 40 taillé pour la course.

 


 

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