Communiqués de presseTPR 2023

La Tahiti Pearl Regatta a dû adapter le programme sportif de sa dernière journée. Le tour complet de Taha’a a été remplacé par un petit parcours côtier à l’est de l’île, à la recherche du vent perdu. Dans ce petit temps, la moindre erreur de réglage ou de cap fait forcément la différence. Cette étape a permis aux bateaux ancrés en tête du classement général de confirmer leur leadership, avec néanmoins quelques jolies surprises sur l’étape.

L’annonce est tombée à 7h30, lors du briefing de course par VHF : “Bonjour à tous, ici le comité de course de la Tahiti Pearl Regatta. Pour ce dernier jour, le parcours devra être modifié au vu des prévisions météorologiques”. Le tracé a donc été une première fois raccourci par le comité de course, avec un départ vent de travers vers le nord depuis le motu Mahaea. Mais à l’arrivée des premiers vers la bouée qui devait marquer le demi-tour des voiliers vers Raiatea, le vent a encore molli. Le président du comité de course, Aurélien Le Metayer, a donc décidé de réduire le parcours à la bouée. 

Premier arrivé en temps réel : l’équipage de va’a taie To’erau roa de Jean-Luc Eychenne, qui boucle ce petit “longe-motu” en à peine 45 minutes, assez loin devant Banque Socredo (Teiva Véronique – 52 minutes) et la team Holoholo venue de Hawaii (Austin Kino – 55 min). “La réduction de parcours nous a joué des tours” explique Teiva Véronique juste après l’arrivée. “On avait commencé une course de fond, gardant nos forces pour la suite, mais elle s’est transformée en sprint à quelques encablures de la fin. On a lâché les chevaux dès qu’on a appris la nouvelle, mais c’était trop tard”. A noter la très belle performance du crew Vahine’Uru de Valérie L’Hostis, dont la 5ème place sur cette manche lui permet de décrocher le bronze au général.

Après les pirogues à voiles, les premiers voiliers modernes, Nacra 20 Jamis Bike en tête, ont montré le bout de leur spi, ces voiles légères et colorées qui offrent toujours un beau spectacle sur le lagon. L’équipage de Mérouane Delaporte, qui termine 1er de l’étape en Multi Voiles légères pour la troisième fois de la compétition, a réussi son pari, celui de prendre sa revanche après une première participation gâchée par de la casse. Il décroche le 1er prix de sa catégorie, devant O’Sea Sailing F18 (Benjamin Prioux), et la jeune équipe de Speedy Cat (Elohim Bouregba-Vitrac).

Chez les monocoques Division 1, le trio de Paihere, emmené par Florent Nasse, un autre habitué des podiums de la TPR, reste indétrônable au général, suivi par Arearea (Jean-Perre Basse) et Horo Horo (Gaël Lamisse). En division 2, le Sylphe de Guillaume Koelsh, ancien bateau de Voiles Magazine qui a été offert au Yacht Club de Raiatea en 2002 et qui fête ses 50 ans cette année, signe une magnifique performance en s’imposant en division 2 sur la dernière course, alors qu’il avait terminé bon dernier la veille dans la baie de Haamene. Un résultat qui ne renverse néanmoins pas le haut du tableau général, occupé par Orion (Patrick Dijoud), Windfall (Roland Marti) et Esperanza (Daniel Canoville).

Chantier naval des îles Sous-le-Vent (Georges Bernard), Melen Kru (Paul Follin) et Kaila (Gaël Rochette) règnent sur le dernier podium, celui des Cruising, qui regroupe les voiliers courant en temps réel. Ces concurrents, qui ont su démontrer leur sérieux tout au long de l’édition, pourraient bien rebattre les cartes des autres catégories en s’inscrivant en Racing dans les années à venir.

Après cette dernière course, les participants ont bénéficié d’un soleil magnifique pour faire relâche au mouillage et profiter du lagon, avant de s’apprêter pour la remise des prix, une soirée festive et déguisée placée sous le signe du “Divin”. Emportés par le son des to’ere, le groupe Tamarii Uturoa, les danseurs de feu de Taha’a et le groupe de rock Jelly Fish, les participants, tout de toges vêtus, ont dansé longtemps sur le sable du motu Mahaea, pour célébrer les 20 ans de la Tahiti Pearl Regatta. 

C’était un très bel anniversaire” conclut la coordinatrice Stéphanie Betz après la bataille. “Le spectacle sur l’eau était magnifique, l’ambiance était au rendez-vous, le soleil était de la partie, et même si le vent n’était pas aussi soutenu que lors des éditions précédentes, il a permis de départager les équipages sur la tactique plutôt que sur la vitesse.”

J’en suis convaincue, la Tahiti Pearl Regatta est le rendez-vous incontournable des amoureux de la voile dans le Pacifique” abonde la ministre des Sports, Nahema Temarii, jointe après la course, et qui félicite l’organisation de donner une place aux Tu’aro Maohi à travers sa catégorie Va’a Tai’e. “On a une vraie volonté d’éclectisme et de diversité, renchérit Stéphanie Betz. La TPR c’est des participants de tous les âges, des bateaux de toutes les tailles, des pirogues traditionnelles à côté des dernières générations de voiliers, des équipages féminins qui courent dans les mêmes conditions que leurs homologues masculinsbref, une bonne TPR, c’est quand on arrive à mélanger correctement le sport, les rencontres, la culture polynésienne et le sens du partage pour en faire un cocktail détonnant !”

Rendez-vous est d’ores et déjà pris pour savourer la prochaine édition, du 8 au 11 mai 2024. Et les équipages locaux ont intérêt à s’entraîner, car il se dit sur les pontons que plusieurs bateaux internationaux d’un  constructeur célèbre ont déjà annoncé leur participation…


Roland Marti, skipper de Windfall (Division 2)

Quelles sont vos impressions à chaud, après cette dernière journée de course ?

Ça s’est bien passé, malgré le peu de brise, on a fait avec, on a joué sur les réglages.

Combien avez-vous  de participations au compteur ?

D’un point de vue collectif, notre équipage de 4 vient de boucler sa deuxième participation. Après il y a Bruno, qui est un fidèle depuis 15 ans, et Jean-Luc, qui vient pour la 3 ou 4e fois. Moi c’est ma 17e édition, j’ai participé à la toute première et depuis je n’ai loupé la TPR que lorsque j’étais en voyage.

Vous vous attendez à un podium ce soir ?

Je ne sais pas encore si on sera premier ou deuxième, mais oui, on sera sur le podium normalement.

Ce n’est pas votre premier podium….

Non, je crois qu’on est monté 15 fois sur l’une des marches, dont 4 fois sur la première de notre catégorie.

Vous vous êtes entraînés avant la course ?

Non, on s’est peu entraîné sur le plan d’eau, on a dû avoir l’occasion de sortir le bateau et l’équipage trois fois, et encore pas toujours tous les quatre. Mais le bateau est facile, tout le monde sait bien où sont les manœuvres, donc ça roule bien !


Tanguy Bonduel, skipper de B612 (Division 2)

Combien avez-vous de participations au compteur ?
C’est notre première participation avec ce bateau, et pour certains équipiers la première participation à la Tahiti Pearl Regatta.

Quelles sont vos impressions à chaud ?
C’était une très belle édition, on peut dire qu’on était en progression constante sur les courses, malgré un classement en fin de tableau.

Pas de podium pour vous, ce soir, alors…
On vise la cuillère de bois, j’espère qu’elle sera belle ! Mais on a aussi travaillé sur nos déguisements, donc on sera peut être pas cuillère de bois sur ce coup !

Est ce que vous vous êtes entraîné en amont de la course ?
Trop tardivement, on s’est entraîné en arrivant à Raiatea avec 24h de retard, mais par contre on a amené de la jeunesse sur la TPR, puisqu’on a deux jeunes à bord qui n’avaient jamais participé.

Est ce qu’ils vont vouloir revenir, les jeunes, pour les prochaines ?
Les jeunes : Oui, carrément !


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